Balagan
"Quelques mois après l'éclatement de la deuxième Intifada, deux attentats sanglants ravagent le quartier juif puis le quartier arabe de la vieille ville de Jérusalem.
L'affaire est confiée au commissaire Landau, réputé pour son engagement sans failles contre le terrorisme. Accouru sur les lieux des drames, un autre policier s'y intéresse, Eli Bishara, un arabe israélien que tout oppose à Landau. Cantonné depuis l'Intifada dns les affaires de moeurs, Bishara recherche une israélienne disparue dans la vallée du Jourdain.
Des salles de jeux de Tel Aviv au marché bédouin de Beer Sheva dans le désertdu Neguev, des filières de la mafia russe aux colons d'Hebron, de Ramallah à Bethléem, son enquête va le ramener aux attentats."
Un polar doté d’une intrigue rondement menée qui m’a tenue en haleine tout au long de ma lecture. Le grand intérêt de "Balagan" réside dans le choix de l’auteur d’ancrer son intrigue policière dans une réalité politique très douloureuse : à savoir les attentats terroristes en Israël.
Par le biais de ses personnages, Alexandra Schwartzbrod fait part de la situation politique sous divers angles, divers points de vue et met en relief la difficulté à trouver un accord de paix. Ses personnages sont intéressants parce qu’ambigus et emblématiques, ce ne sont pas des héros mais des acteurs et observateurs d’un monde qui les dépasse.
Autre « personnage » important de " Balagan" et non des moindres : Israël.
C’est avec beaucoup de lyrisme et de sensualité que nous sont décrits sa beauté, sa luminosité, ses échoppes, ses odeurs, ses places, ses monuments, ses ruelles…Israël est à la fois attirante, envoûtante et en même temps repoussante dans son chaos, dans sa barbarie abjecte et insensée.
Enfin, l’auteur -qui a été correspondante de Libération à Jérusalem pendant deux ans et demi- est une excellente dialoguiste, son roman est très visuel, on l’imaginerait bien adapté au cinéma…
Balagan, Alexandra Schwartzbrod (Stock, 2003)
Livre lu et commenté dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2004.
