Jaune caravage
Rome, le 9 septembre 2006. Comme tous les ans, se déroule la Nuit Blanche , "le rendez-vous le plus prisé des romains en cette fin d'été", une fête gigantesque qui met la ville toute entière en ébullition.
Cette édition 2006 sera fatale à une très belle jeune fille d'origine russe, Eva. Elle est retrouvée morte sur les bords du Tibre et détail particulièrement sordide : elle a été énucléée.
Ce sont deux femmes qui sont chargées de l'enquête : l'inspectrice principale de la brigade criminelle, Mariella De Luca, tout juste rentrée de vacances et sa coéquipière, Silvia Di Santo.
Plusieurs pistes sont très rapidement envisagées mais la réalité, abjecte, dans toute sa cruauté et sa sauvagerie, éclatera le 15 septembre 2006, seulement quelques jours après la découverte du corps d'Eva...
Je vous le dis tout net, j'ai ADORÉ ce polar! Grâce à "Jaune Caravage", je renoue avec ce genre littéraire, après avoir participé au Prix du Livre de Poche 2007, catégorie Polar, qui proposait une sélection des plus moyennes...
Pour une fois, on ne se retrouve pas avec un binôme d'inspecteurs uniquement masculin ou mixte.
Les inspectrices ont une vraie épaisseur psychologique, surtout Mariella De Luca dont la vie privée est bien développée . Toutes deux sont très différentes mais complémentaires. Elles n'ont pas la même approche de leur métier, cependant, elles arrivent, chacune à leur manière, à faire avancer l'enquête. Leur relation et leur collaboration est basée sur un respect mutuel mais non formulé.
Leurs investigations permettent de mettre à jour la double personnalité de la jeune victime, une très belle ado qui mène une vie assez ordinaire et rêve comme tant d'autres, de gloire, de paillettes, en bref, d'une vie de star et qui finit par s'abîmer dans des paradis artificiels. Son entourage : sa mère, Boris l'ami de celle-ci et Leonora,la meilleure copine d'Eva, n'est pas en reste question ambivalences...
On suit l'enquête - qui dure 6 jours- quasiment pas à pas. Les références culturelles ( et pas seulement italiennes! : cinéma, musique, opéra, peinture...) abondent et servent véritablement l'histoire.
Rome, superbement décrite, apparaît presque comme un personnage et donne à l'ensemble du polar une atmosphère et une couleur particulières.
L'intrigue est simple et le dénouement somme toute assez peu surprenant mais c'est très bien écrit, avec un rytme lent et envoûtant.
Et pour finir, je trouve La première de couverture et le titre très interpellants et complètement signficatifs une fois le livre refermé.
Quand j'ai emprunté " Jaune Caravage", je ne savais pas qu'il s'agissait du 4ème volet des "Saisons meurtrières" après:
- "Rouge abattoir"
- "Vert Palatino" : Prix Polar dans la ville 2006
- "Bleu catacombes" : Prix du Polar méditerranéen 2007 et Prix SNCF du polar européen 8è édition
Du coup, je suis ravie car je vais pouvoir retrouver l'auteur, Gilda Piersanti et lire, cette fois ci, le cycle dans l'ordre.
L'avis également très enthousiaste de CLARABEL!
Jaune caravage, Gilda Piersanti ( Le Passage, 2008)