Un cri d'amour au centre du monde
Sakutaro et Aki, deux jeunes japonais, se rencontrent au collège et nouent très vite une relation amicale. Au fil du temps, leurs sentiments évoluent et ils tombent amoureux, éprouvant l'un pour l'autre un amour pudique et romantique. Ils font des projets d'avenir mais la jeune Aki tombe malade et passe ses journées à l'hôpital. Aki est atteinte d'une leucémie qui finira par l'emporter.
Après le décès de son amour, Sakutaro est désespéré, il n'a plus goût à rien et se renferme sur lui-même.
Cette histoire d'amour ancrée dans un Japon actuel m'a beaucoup séduite.
Dés le début, nous savons que Aki est morte, le récit se déroule donc à l'envers.Sakutaro raconte le voyage en Australie avec les parents d'Aki afin de procéder à la dispersion de ses cendres. Puis il remonte le temps et déroule le fil de leur histoire : leur rencontre, leur amour naissant, la maladie puis la mort d'Aki.
Tout au long de l'histoire, les deux amoureux se posent beaucoup de questions sur la vie, l'amour, la maladie, la mort...Une fois seul, Sakutaro continue à s'interroger notamment sur l'après, comment réapprendre à vivre?
Je vous conseille vivement ce roman sensible, intelligent, poétique, romantique mais pas mièvre.
Même si l'histoire se situe dans le Japon d'aujourd'hui, il y est question de mythes, de récits ancestraux, de codes amoureux qui ajoutent un charme à ce cri d'amour.
Enfin, j'ai aimé la figure du grand-père de Sakutaro qui joue un rôle important dans la vie de son petit-fils, l'histoire d'amour qu'il a vécu autrefois aura un écho, une répercussion sur Sakutaro. Je ne vous en dis pas plus...
Extrait :
-Le premier baiser de Sakutaro et Aki a lieu dans un temple :
"Nous avons échangé un baiser au moment même où les dernières traînées du jour s'effaçaient à l'horizon. Nous étions restés un moment les yeux dans les yeux. Nos lèvres se sont jointes spontanément lorsque nous avons pris conscience de l'invisible consentement qui était monté en nous. Les lèvres d'Aki avait un goût de feuille d'automne. Peut-être était-ce dû à l'odeur des feuilles mortes que l'homme en pantalon blanc faisait brûler dans la cour du temple. Elle appliqua sa main sur la bosse que faisait la boîte dans ma poche et m'embrassa de nouveau avec force.
Le goût de feuille morte se fit plus pénétrant encore."
Un grand cri d'amour au centre du monde, Kyoichi KATAYAMA (Presses de la Cité, 2006 pour la traduction française)